Des femmes, bien sûr !
L’aérodrome de La Baule fourmiille d’activités en ce printemps 2021 quelque peu frisquet.
Camille, instructrice au club de la Côte d’Amour, « débriefe » Emanuelle dans l’avion stationné au parking avions. Une bonne façon de prolonger la magie du vol à l’abri du vent dans le cockpit du DR 400 d’instruction "Kilo Novembre".
Camille est une jeune instructrice formée à Perpignan ; elle s’efforce constamment de transmettre son expérience dans un climat de tranquillité et de douceur, pas à pas, en symbiose avec ses élèves.
« Emanuelle progresse rapidement et nous nous entendons bien ; elle a fait des progrès rapides et commence à être très à l’aise en vol. Elle a pourtant commencé sa formation récemment et semble déjà maitriser beaucoup de choses. Elle domine ses appréhensions initiales naturelles et prend visiblement plaisir à piloter. »
« Oui, c’est vrai, autant j’étais un peu stressée au début face à cette multitude de cadrans et surtout une certaine désorientation en l’air, autant après quelques vols avec Camille, je commence à me sentir comme dans ma Clio, et ça c’est top ! ».
Maintenant, il faut se résoudre à affronter le froid et à regagner le club-house pour les ultimes mises au point et bien sûr envisager les vols à venir. Chemin faisant, elles croisent Patricia qui travaille au service du contrôle aéroport et dont la tâche consiste notamment à aider les avions à intégrer le circuit d’aérodrome. Elle doit faire face aux nombreuses sollicitations des pilotes basés ou venant des quatre coins du pays : « Au contrôle, nous sommes confrontés à de multiples mouvements d’appareils en vol tout en assurant au sol l’accueil des uns et des autres. C'est vivant et toujours renouvelé » s’exclame-t-elle dans un grand sourire.
Il est vrai que la plateforme de La Baule ne chôme pas ! Cette année, pas moins de 30 élèves sont venus s’inscrire pour des leçons de pilotage. Parmi ceux-ci, une petite dizaine de dames commencent ou continuent un entrainement qui, il faut bien l’avouer, était jusqu’ici plutôt investi par la gente masculine sans vraiment de raison, les femmes ayant depuis longtemps fait la preuve de leur capacité à maîtriser les avions de chasse comme les liners commerciaux, sans oublier les championnes de voltige ou les pilotes de planeurs qui occupent les premières places dans les championnats internationaux.
Le club de la Côte d’Amour (La Baule) est aussi investi dans la formation initiale du Brevet d’Initiation Aéronautique (BIA). Ce cycle de formation interne au club s’adresse aux élèves volontaires des établissements techniques et secondaires. Il a compté en 2019-2020, 7 jeunes filles qui envisagent sérieusement les métiers de l’aéronautique. Elles profitent avec leurs homologues masculins d’un enseignement de qualité en liaison avec l’Education Nationale grâce à l’investissement personnel et passionné d'un membre du club, responsable du module d’enseignement. Il dirige avec enthousiasme une classe de nombreux futurs et futures pilotes. A noter que ces jeunes filles occupent souvent les premières places à l’examen final... C’est d’ailleurs plusieurs de ces élèves que nous venons de croiser. Ils viennent de voler avec un instructeur (cadeau mérité qui vient récompenser leur succès à l’examen de fin de formation) et quand on a 15 ans, un baptême de l’air, c’est quelque chose !
« Je n’ai même pas eu peur une seconde et je trouve ça super ! », s’exclame Romane, les yeux brillants et le visage lumineux. J’aimerai bien continuer et en faire mon métier ! ».
Les avions se croisent derrière nous, ballet bien réglé dans un silence relatif que les nouvelles technologies facilitent. Nadia est de retour de navigation ; elle revient d’Angers avec des amis à bord du Piper Fox India. C’est loin d’être sa première sortie de l’année puisqu’elle vole régulièrement et en alternance sur tous les avions du club : « Comme la réglementation vient d’évoluer, il faut vraiment s’assurer d’avoir les autorisations de transit avant de survoler Nantes, sinon, c’est la licence qui saute ! Bon, en même temps, on s’habitue rapidement aux exigences justifiées des contrôleurs. Il faut rester attentif et rigoureux, c’est tout… ».
Une journée ordinaire à l’aéro club.
Ordinaire… et très féminine, non ?